Il y a très longtemps de cela, alors que la terre entrait dans la phase de son 3e millénaire, un millénaire de technologies sophistiquées et à l’évolution importante mais misérable, un effondrement plus que catastrophique eut lieu. La terre, elle-même, après des années de souffrances causées par les humains, ces êtres à l’intelligence avancée mais sans aucun respect, se vengea de toute cette douleur endurée jusqu’à cet instant. Prenant le pouvoir désormais, elle se mit à se détruire et, par la même occasion, détruire les vivants qui l’habitaient. De ses entrailles sortir monstres, créatures cauchemardesques et autres démons, se mettant aussitôt à tuer tout ce qui se trouvait sur leur chemin, serviteurs et marionnettes de la Destructrice. C’est ainsi que nous la nommions. Les humains vécurent alors dans le chaos et l’enfer le plus total. Chaque jour qui s’éveillait offrait à ce monde autant de victimes qu’il était possible de compter d’étoiles dans le ciel. La race des humains fut peu à peu dissoute et réduite. Cependant la vengeance de la Destructrice se poursuivit, semblant sans fin. Tellement qu’elle causa une défaillance entre les autres mondes existants, dont le nôtre… Je fus choquée dès lors lorsque le conseil m’annonça telle nouvelle, après analyse du problème des failles et catastrophes de notre monde, que tous ceux existants risqueraient telle folie à cause de la Destructrice. Nos vies, chaque vie existantes, seraient happées par le tourbillon du vide et du néant, perdues et égarées à jamais, si personne n’empêcher cette Destructrice de calmer sa haine. Nous fûmes contraintes, moi et mes sœurs, la Trinité d’Ecarliata, souveraines et druides de ce monde si limpide et fantastique, de mettre un terme à cette dégénérescence. Utilisant nos pouvoirs ainsi que celles de la déesse que nous invoquâmes en cet instant, lorsque nous reçûmes notre ultime mission, nous nous fûmes rendues sur Terre, contemplant avec horreur et peine ce qu’elle était devenue. Nous nous mîmes à comprendre dès lors la rage de la Destructrice bien que nullement sa haine éternelle. Ensemble, nous l’avons calmée, apaisée. Mais cela n’avait pas suffit. Alors, nous avons du la détruire, après avoir ramenés les derniers survivants humains sur Ecarliata. Seulement, nous nous mîmes à craindre, peur qu’ils ne recommencent la conséquence de leurs actes et, pacifistes, nous ne pûmes les tuer d’une manière quelconque. Cela n’était nullement dans nos concepts. Nous devions dès lors les accueillir mais pas sans intervenir. Chacune de nous leur enlevèrent la mémoire sur leur passé, leur existence sur terre, leur connaissance des technologies qu’ils avaient inventés, leur civilisation. Nous fûmes alors satisfaites de les ramener sur des bases simples, bien que susceptibles qu’ils puissent survivre dans notre monde.
Carrefour de tous les mondes existants et berceau primaire de la fantaisie, Ecarliata est une patrie accueillante. Elle possède ses préceptes, ses propres habitants et ses valeurs ainsi que sa vie animale et végétale. Mais elle est aussi très fragile. C’est pour cela que moi et mes sœurs furent nommées par le Conseil pour siéger à la Trinité, état suprême dirigeant Ecarliata et son cours de la vie pour lui permettre de survivre et se défendre. Depuis des temps immémoriaux, nous sommes en guerre contre les Olcavanes. Ces derniers, fourbes et ravageurs comme les humains dans leurs premières conquêtes, ont jurés pénitence sur nous à leurs propres divinités sournoises. Etant prêt à tout pour ravager Ecarliata, renverser le Conseil et la Trinité ainsi que forger leurs propres lois selon les doctrines de leur souverain Kain, nous risquions de tout perdre, tout ce qui avait été construit sur tant de temps écoulé. Nous savions que si telle chose arrivait, la magie, les rêves, l’espoir, les merveilles n’auraient plus lieux. Ecarliata incarne ce qui est le plus beau dans la vie même ainsi que ce qui la constitue et la rend surnaturelle. Si cela venait à disparaître, la vie ne serait que monotonie et chaos affligeant, sans espérer vivre autrement que dans le malheur, la confusion et la traitrise absolue d’être si piètrement rabaissée à une existence imparfaite.
Moi Azalea, membre de la Trinité qui incarne l’espérance et la foi, j’espère encore que nous réussirons un jour à vaincre ce peuple obscur vivant dans la brume pour qu’Ecarliata puisse enfin vivre dans la paix absolue et dans le calme le plus paisible. Je sais que cela ne sera pas sans conséquences ni sans tourments. Et je sais aussi que ce n’est pas seules, moi et mes sœurs, que nous donnerons à Ecarliata toute cette vitalité spirituelle que nous voulons. Je pressens au plus profond de mon être intérieur que bons nombres de personnes pourront influencer le cours de sa vie et lui permettre d’atteindre son apogée. Mais qui sont-ils exactement ? Je l’ignore…
Peut-être êtes-vous l’un d’eux ? Vous, à qui je viens de conter et qui m’écoutez attentivement. Si tel est le cas, rejoignez Ecarliata. Et que la déesse Mirza vous protège dans le périple que vous allez dès lors débuter, qui que vous soyez…
Dim 3 Juin - 2:06
